Foi du Charbonnier |
Dans « la Foi du Charbonnier », intervient sur scène le Pape Alexius III, vêtu de sa blancheur pontificale et de nombreuses victoires remportées au nom et au service du Catholicisme, et peut-être au-delà au bénéfice du Christianisme.
C’est un Pape en majesté. Et c’est en même temps un Pape infirme, dont la Foi a disparu depuis deux ans comme par désenchantement. Un Pape souffrant, en lutte pour ne pas laisser paraître l’invalidité de son sacerdoce. Il dit vouloir renoncer à son pontificat, épuisé par ce combat contre les apparences et par le péché de mensonge qu’il commet chaque jour. Il sait devoir rester à la place qui est la sienne, pour ne pas crucifier une Foi qu’il respecte, désormais à distance, dans le cœur des fidèles multipliés le long de son sillage. Plus que tout, il présume n’avoir le choix qu’entre un péché probablement mortel et un autre péché sans doute capital.
Face à un tel choix, toute volonté n’est-elle pas vaine ? Par devoir et par doute, ne devra-t-il pas renoncer au renoncement ?
Ce monologue peut se jouer en miroir avec celui du « Cendrier ». Bien sûr le Pape ne répondra jamais au fumeur de ce second monologue. Chacun de son côté, pourtant, ils auront parlé du renoncement, et de ses vertiges symétriques. Chacun de son côté, ils auront renoncé, l’un sans volonté, et l’autre par devoir. Chacun de son côté, ils auront assisté, vivants, au transfert de leurs cendres. Et tous deux reposent désormais en un lieu d’esprit indésiré, mais encerclé d’estime publique.