Le Cendrier |
Dans « Le Cendrier », un fumeur invétéré, Alexandre, parle de son amour pour sa compagne la plus chère : sa cigarette. Il le fait avec pudeur, avec cette attention extrême pour les menus détails qui trahit la plus intense des passions.
Il dit devoir renoncer à l’objet de sa flamme, mais ne jamais avoir le cœur de le vraiment vouloir. Jamais, ou presque : finalement, serait-ce un simple incident sans importance qui le ferait quitter la chaleur des cendres, à son corps défendant. ?
Le devoir peut-il s’imposer de la sorte, sans s’appuyer sur la moindre volonté.
Ce monologue peut se jouer en miroir avec celui du « La Foi du Charbonnier ». Bien sûr le fumeur ne répondra jamais au Pape de ce second monologue. Chacun de son côté, pourtant, ils auront parlé du renoncement, et de ses vertiges symétriques. Chacun de son côté, ils auront renoncé, l’un sans volonté, et l’autre par devoir. Chacun de son côté, ils auront assisté, vivants, au transfert de leurs cendres. Et tous deux reposent désormais en un lieu d’esprit indésiré, mais encerclé d’estime publique.