Le Requiem Ottoman |
Un ferry chavire au milieu de la Manche et engloutit dans son naufrage le secret d’une enquête défendue. A son bord, José Formery, un journaliste sur le point de percer les rouages de Méduse, l’une des plus spectaculaires opérations d’Etat d’un nouveau siècle pas forcément hostile aux vieilles méthodes.
Son photographe attitré, Pierre Cornemilhe, nourrit de sérieux doutes sur l’origine prétendument accidentelle du naufrage. Mais que choisir entre la fidélité à un ami et un scoop planétaire ? Car Pierre le sait : il est sur le point de toucher au but d’une autre recherche qui le hante depuis des années. Il va obtenir en exclusivité mondiale le premier cliché de Marc Obelach, le Picasso du mystère, le chantre d’une folie iconoclaste, le peintre le plus connu de son époque sans avoir jamais accepté de révéler son visage et encore moins de représenter une figure humaine.
Entre le reporter et son négatif absolu, entre le photographe professionnel et le virtuose de l’effacement, la traque est sur le point de prendre fin dans les rues lisboètes. La fortune de l’un est à portée de sa main, cette même main qui signera la déchéance de l’autre.
A moins que ne s’en mêle un ministre en villégiature secrète à Lisbonne. L’un de ces hommes tellement attachés à contrôler leur image qu’ils en pétrifient ceux qui défient leur regard. Un homme qui n’est peut-être pas étranger aux serpents de Méduse
A moins aussi que, ces affaires ne soient pas aussi étrangères les unes au autres qu’il y parait de prime abord. Et que la clé de ce mystère à la mémoire d’un mort interdit, d’une image impossible ou d’une ambition improbable ne se trouve au bas d’une cathédrale immergée à des centaines de kilomètres de là, au cœur d’Istanbul.
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Roman profondément ancré dans une tradition allant d’Eric Ambler à Jorge Semprun, ce Requiem Ottoman est à la fois une enquête sur l’abîme, un témoignage très informé sur les rouages d’Etat, une réflexion sur l’art, un essai sur la pureté et une méditation sur le mal.
Un Requiem Ottoman ? Une proposition de revisiter l’incessante messe des morts qui est à la fois la petite musique de nuit du pouvoir et la simple comptine des cœurs absolus. Une ode funèbre, orientale et lumineuse, atlantique et douloureuse. Un livre monde. Un roman monstre.