La Mort de Frœdipe |
Œdipe, le roi thébain, est injustement retenu prisonnier, depuis un siècle, d’une interprétation monolithique et totalitaire alors même que sa voix, son histoire, son chemin pourraient largement donner à réfléchir aujourd’hui, lui qui a été traité comme un contemporain par tant d’époques avant Freud. Sait-on assez, par exemple, qu’en se cantonnant au théâtre français, une trentaine de pièces ont été écrite sur Œdipe au cours de la seule période allant de 1614 (Edipe, de Jean Prévost) à 1818 (Œdipe-Roi, de Marie-Joseph Chenier) ?
Il est nécessaire, si ce n’est indispensable, de redonner sa liberté au parcours d’Œdipe, de le libérer du hold-up freudien et de lui offrir de nouvelles interprétations, que celles-ci relèvent de la réflexion ou du théâtre.
Cet essai a pour objet d’expliciter la nécessité de ce réveil du mythe après un siècle d’hibernation, à inviter nos contemporains à rechercher par eux-mêmes ces sens actuels qui pourraient jaillir d’une interprétation moderne d’Œdipe et à leur donner rendez-vous, plus tard, au lendemain des premières floraisons des œuvres qui suivront l’hiver analytique.